Le chiffre de César

Publié le par PY. & I. Gouiffes

Vous connaissez tous le chiffre de César ou alphabet décalé.


Cette méthode de chiffrement nous est connue grâce à plusieurs sources :

Suétone, Les vies des douze Césars, Livre Premier, César, LVI

Extant et ad Ciceronem, item ad familiares domesticis de rebus, in quibus, si qua occultius perferenda erant, per notas scripsit, id est sic structo litterarum ordine, ut nullum verbum effici posset: quae si qui investigare et persequi velit, quartam elementorum litteram, id est D pro A et perinde reliquas commutet.

On a conservé en outre ses lettres à Cicéron, et celles qu'il adressait à ses familiers sur ses affaires domestiques; quand il avait à leur faire quelque communication secrète, il usait d'un chiffre, c'est-à-dire qu'il brouillait les lettres de telle façon qu'on ne pût reconstituer aucun mot: si l'on veut en découvrir le sens et les déchiffrer, il faut substituer à chaque lettre la troisième qui la suit dans l'alphabet, c'est-à-dire le D à l'A, et ainsi de suite.

Aulu-Gelle, Nuits attiques, Livre XVII, IV, 1-2

De notis litterarum, quae in C. Caesaris epistulis reperiuntur (...) Libri sunt epistularum C. Caesaris ad C. Oppium et Balbum Cornelium, qui res eius absentis curabant. In his epistulis quibusdam in locis inueniuntur litterae singulariae sine coagmentis syllabarum, quas tu putes positas incondite; nam uerba ex his litteris confici nulla possunt.


Sur les codes secrets qu'on trouve dans la correspondance de Caius César [...] Il y a des volumes de correspondance de Caius César avec Caius Oppius et Cornélius Balbus qui s'occupaient de ses affaires en son absence. Dans cette correspondance on trouve, à certains endroits, des lettres isolées qui ne forment aucune syllabe, qu'on dirait placées au hasard ; car on ne peut former aucun mot avec ces lettres.

Aulu-Gelle, Nuits attiques, Livre XVII, IV, 3-4

 

Erat autem conuentum inter eos clandestinum de commutando situ litterarum, ut in scripto quidem alia aliae locum et nomen teneret, sed in legendo locus cuique suus et potestas restitueretur; quaenam uero littera pro qua scriberetur, antè is, sicuti dixi, conpiacebat, qui hanc scribendi latebram parabant.

Or, il y avait une convention secrète entre les correspondants sur un changement de la place de ces lettres de sorte que, dans l'écrit, l'une tenait la place et le nom d'une autre, mais à la lecture chacune retrouvait sa place et sa valeur ; mais quelle lettre était écrite à la place de quelle autre, c'était, comme je l'ai dit, l'objet de

l'accord antérieur de ceux qui avaient préparé ce code secret d'écriture.

 
Marcus Valerius Probus, De occulta litterarum significatione in epistolarum C. Caesari scriptura

Il s'agit d'un traité sur la manière dont César utilisait les chiffres mais qui n'est pas parvenu jusqu'à nous. Snif !

Le chiffre de César consiste donc simplement à décaler les lettres de l’alphabet de trois rangs vers la gauche. On obtient la table de chiffrement suivante avec l’alphabet latin :

 

Clair

a

b

c

d

e

f

g

h

i/j

k

l

m

n

o

p

q

r

s

t

u/v

w

x

y

z

Chiffré

D

E

F

G

H

I/J

K

L

M

N

O

P

Q

R

S

T

U/V

W

X

Y

Z

A

B

C

 

Que signigie FRJLWR HUJR VXP chiffré par la méthode César mais écrit quelques siècles plus tard ?

Source : Didier Müller, Les codes secrets décryptés (2007) chez City Editions





Publié dans Chiffres et codes

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R
COGITO  ERGO  SUMD'où la phrase en latin : " Je pense donc je suis ".
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